Les additifs alimentaires
Les additifs alimentaires sont définis par un décret du 18 septembre 1989 :
« On entend par additif alimentaire toute substance habituellement non consommée comme aliment en soi et habituellement non utilisée comme ingrédient caractéristique dans l'alimentation, possédant ou non une valeur nutritive, et dont l'adjonction intentionnelle aux denrées alimentaires, dans un but technologique au stade de leur fabrication, transformation, préparation, traitement, conditionnement, transport ou entreposage, a pour effet, ou peut raisonnablement être estimée avoir pour effet, qu'elle devient elle-même ou que ses dérivés deviennent, directement ou indirectement, un composant des denrées alimentaires. »
Un additif usuel
Les additifs alimentaires ont connu un développement important, notamment avec les nouvelles gammes de produits allégés.
Mais certains d'entre eux sont connus et utilisés depuis longtemps, comme le sel, le vinaigre ou le salpêtre (nitrate de potassium).
Les additifs sont des substances naturelles ou synthétiques ajoutées aux aliments ou aux boissons pour faciliter leur fabrication et leur conservation, mais aussi pour améliorer leur flaveur (goût, odeur), leur couleur ou leurs qualités nutritives.
Origine
Les additifs sont soit dérivés de la houille ou du pétrole, soit extraits de tissus animaux (carmin de cochenille), d'algues (alginates et carragheenates, etc.) ou de végétaux (chlorophylles, farines de graines de caroube, de tamarin, etc.).
La plupart des épaississants sont extraits des végétaux.
D'autres encore sont synthétisés par des micro-organismes, comme ceux qui transforment les sucres du chou en acide lactique, lors de la préparation de la choucroute.
Nomenclature
Le nombre d'additifs actuellement autorisés est très variable d'un pays à l'autre.
Il en existe près de 3 000 aux États-Unis, 827 en Europe et 354 en France.
Un certain nombre d'entre eux sont considérés comme allergènes.
Une réglementation européenne sur l'étiquetage des produits destinés à l'alimentation a été instaurée en 1972. Chaque additif est désigné par un code à une lettre indiquant sa provenance (E pour la Communauté européenne) suivi de 3 chiffres indiquant sa nature (E 100 pour les colorants, E 200 pour les conservateurs, E 300 pour les antioxydants, E 400 pour les émulsifiants et les épaississants, etc.).
Ainsi, E 260 correspond à l'acide acétique, ou vinaigre, agent de conservation des oignons et des cornichons, E 220 correspond à l'anhydride sulfureux, qui s'oppose sélectivement au développement des bactéries et des moisissures tout en laissant indemnes les levures responsables de la fermentation du vin…
Diversité
Il existe une grande variété d'additifs alimentaires, classés, selon leur mode d'action, en 25 familles, par les directives de la Communauté européenne. Parmi celles-ci, on distingue :
– les colorants qui peuvent être naturels (comme le carmin de cochenille extrait d'un insecte) ou de synthèse. Ils modifient le goût, l'odeur, la couleur, la texture de l'aliment en fonction des attentes du consommateur ;
– les conservateurs qui inhibent le développement des micro-organismes pathogènes et/ou réduisent la quantité d'eau disponible pour leur développement ;
– les antioxydants ou antioxygènes qui empêchent la formation de radicaux libres d'oxygène et ralentissent les réactions d'oxydation à l'origine du rancissement ou du brunissement des fruits et légumes. Certaines de ces molécules existent à l'état naturel, comme la vitamine C (acide ascorbique) contenue dans les fruits ou la vitamine E présente dans les huiles ;
– les émulsifiants, les gélifiants et les stabilisants : les deux premiers augmentent la viscosité de la préparation ; les stabilisants comme les polyphosphates sont utilisés en charcuterie.
D'autres additifs, utilisés à des fins diététiques, renforcent les qualités organoleptiques des aliments :
– les arômes artificiels utilisés en raison du coût élevé des arômes naturels. Ce sont des molécules produites par synthèse, soit identiques à celles des arômes naturels, soit nouvelles comme l'éthyl-vanilline (arôme vanille) ;
– les édulcorants, substances à fort pouvoir sucrant. On en distingue deux grandes catégories :
– les édulcorants massiques ou polyols qui sont obtenus par hydrogénation à partir de sucres simples (sorbitol, xylitol, lactitol, isomalt, etc.) ou à partir de différents produits de l'hydrolyse de l'amidon (maltitol, lycasins). Ces substances sont largement utilisées dans la fabrication de produits sucrés comme les bonbons, les chewing-gums, les crèmes glacées et les chocolats ;
– les édulcorants intenses naturels ou de synthèse ;
– les exhausteurs de goût sont des substances qui ne modifient pas le goût des aliments, mais accroissent l'intensité de la perception olfacto-gustative. Le plus utilisé est le monoglutamate de sodium (MSG) ;
– les renforçateurs de goût sucré comme le sorbitol et le glycérol ;
– les acidulants comme les acides citrique et gluconique.
Effets sur la santé
Les additifs alimentaires ne sont généralement pas nocifs pour la santé (PDF, 20 ko)* dans les conditions d'utilisation spécifiques autorisées. Cependant, un certain nombre de colorants et de conservateurs sont suspects ou dangereux et il convient de les éviter.
Certains additifs sont allergènes ou/et cancérigènes. Parmi les conservateurs et les émulsifiants, certains agissent sur l'appareil digestif en provoquant des irritations du tube digestif ou des ralentissements de la digestion ; d'autres ont une action sur la fixation de la vitamine B1 ou sur le taux sanguin de cholestérol.
santé (PDF, 20 ko)*