comme-sur-un-nuage

Malheureusement ce progrès a un coût. A un premier niveau, celui de la production : le papier. Eh oui je vous resers le discours maintes fois entendu de la déforestation. Apparemment il n'a pas encore été assez ressassé... Essayez d'imaginer ce gaspillage colossal... A un deuxième niveau, on trouve l'épineux problème de l'élimination. Comment détruire tous les résidus, couches plus excréments? Personne n' a encore trouvé la réponse. Chaque enfant, de la naissance jusqu'à l'âge de la propreté produit une tonne de déchets non recyclables. Ces déchets sont abandonnés dans de vastes décharges, à l'air libre...

Les couches lavables consomment du tissu, industrie non polluante. Les quelques vingt couches nécessaires tournent en circuit fermé, il n'y a d'autre déchet que ceux jetés aux toilettes, comme les nôtres... Elles consomment aussi de quoi faire tourner les machines à laver le linge, eau et produits détergents compris, ce qui reste malgré tout beaucoup moins important, d'après des enquêtes effectuées par différents organismes officiels allemands et suisses.

Cela ne vous a pas convaincus? Attendez, il y a d'autres conséquences...

Régulièrement on retrouve des études de Greenpeace, de Okö-test et d'associations de consommateurs diverses épinglant les producteurs de couches jetables : produits chimiques (polychloroprène en 1967, dioxine en 1989, benzol en 1988, TBT en 2000..., quelle liste !), température trop élevée pour les bourses des petits garçons, érythème fessier dû aux capteurs chimiques...

Le système des couches lavables est très simple a posteriori, mais quand on débute, c'est comme pour tout, il faut des explications et un temps d'adaptation. Le temps d'adaptation je ne peux pas le faire pour vous, par contre les explications, les voici !

L'ensemble porté par le bébé se compose d'une couche, d'une culotte de protection et d'un papier.

La couche est généralement en coton. Elle est préformée comme une couche jetable, avec des élastiques au dos et au niveau des cuisses, parfois devant également. Elle ferme par des scratchs ou des boutons pression. Pour plus d'absorption, elles est renforcée de quelques épaisseurs sur sa partie médiane.

La culotte de protection est absolument indispensable car elle forme un barrage entre l'humidité de la couche et l'extérieur (vêtements du bébé, draps, vêtements de la maman...). Elle est faite de tissu imperméable, en général du polyuréthanne, du coton enduit PVC. Elle est élastiquée et ferme soit par des scratchs, soit par des boutons pression. Son patron est un peu plus grand que celui de la couche car elle doit bien la recouvrir. Il faut donc bien faire attention au moment de la mettre.

Le papier est un rectangle très solide qui se place dans la couche, afin de retenir les selles pour les mettre dans les toilettes sans avoir à gratter et rincer avant lavage. Certains papiers remplissent des fonctions supplémentaires : papiers en polyester qui drainent l'humidité au fond de la couche dans le cas de bébés sensibles.

Pour les tailles, on a le choix entre la taille correspondant au poids de son enfant et à une multitaille. Les tailles sont les suivantes : nouveau-né : 3 à 5 kg, taille 1: 4 à 8 kg, taille 2 : 9 à 13 kg, Taille 3 : au-delà. La multitaille va de la naissance à la propreté, par un système de repliage sur le ventre quand le bébé est tout petit. L'avantage de la multitaille est économique, mais du fait de son utilisation intensive, il y a peu de chance pour qu'elle puisse reservir à un autre enfant. A vous de voir.

Les culottes de protection n'existent pas en multitaille. Il en faut pour chaque taille.

A la naissance du bébé, on peut compter sur 6 à 8 changes par 24 heures. Il faut donc une vingtaine de couches, pour une lessive tous les 2 ou 3 jours. On peut tourner avec moins, mais il faudra laver plus souvent. A 1 an, le nombre de changes est moindre (ouffff) et une douzaine de couches suffisent pour la même fréquence de lessives. Donc il sera bon de prévoir une vingtaine de couches en taille S et une douzaine en taille L.

Quant aux culottes de protection, on arrive à tourner avec 2 mais c'est beaucoup plus confortable avec 3 ou 4.

Par désir d'encore plus de simplicité, on peut vouloir utiliser des langes. Il est vrai que l'entretien est encore plus simple que celui des couches lavables, le temps de séchage considérablement réduit, et pas de problème de taille! Beaucoup de parents engagés dans la démarche de simplicité volontaire ont adopté ce système finalement pas si compliqué que ça. Pour vous aider, voici plusieurs pliages en photos, pas à pas!

Il faut prévoir un grand seau à couvercle. Une poubelle en plastique peut faire l'affaire. On la remplit d'eau additionnée de quelques gouttes d'huile essentielle d'arbre à thé qui a la réputation d'être désinfectante. On met la couche souillée directement dedans. Si la couche présente des restes de selles malgré le papier (papier mal placé, ou selle trèèèèès débordante), il faut rincer à l'eau, voire frotter (eh oui!), avant de la mettre dans le seau. N'utilisez pas de vinaigre, qui est redoutable pour les élastiques. Vous pouvez mettre le papier dans le seau si il est juste mouillé d'urine.

Au bout de 2 ou 3 jours (pas plus sinon les couches pourraient pourrir), vous passez à l'étape lessive ! On peut laver avec le reste du linge, mais certaines trouvent qu'il reste des odeurs désagréables...On peut donc faire une demi-charge à 60°, voire à 40° . Nous déconseillons 90° qui risque d'abîmer les couches à la longue (élastiques rongés et tissu moins absorbant). On met à sécher, en une journée c'est sec dans une salle de bain d'un appartement humide. Il est inutile d'investir dans un sèche-linge, si on est organisé. Au début on a l'impression que c'est juste et on finit par oublier ses soucis.

Les couches lavables, par définition, ne sont pas des couches jetables. Elles ne maintiennent pas le bébé au sec. A partir du premier pipi, elles sont humides. Si vous avez utilisé auparavant des jetables, il est possible voire probable que votre enfant aura les fesses rouges les premiers temps. Ne vous découragez pas pour autant. Ce n'est qu'une réaction passagère. Mon fils a fait un petit érythème au moment de la transition, puis depuis, plus rien, alors qu'il a la peau fragile et réactive.

Pour vous lancer vous avez besoin d'une machine à coudre très simple (pas la peine d'acheter une Rolls, récupérez la machine d'une grand-mère, ou faites-vous en offrir une) et de créativité!!!

Sur cette page, nous vous montrons nos couches et mettons gracieusement à votre disposition les patrons. Ensuite la marche à suivre est donnée dans la page pas à pas, et est susceptible bien sûr d'adaptations.